Voices in Kyiv
2018
Formats: 60 x 160 cm
Lors des manifestations citoyennes de 2014 sur la place Maïdan à Kiev, poètes et artistes ont pris la parole sur la place publique pour défendre leur identité ukrainienne. J’ai donc construit mon projet à Kiev en collaboration avec écrivaines et écrivains et ukrainiens en arpentant la ville sous leur conduite et suivant l’inspiration de leurs écrits. Ensemble, nous avons marché à travers les rues de Kiev, explorant les cicatrices de la guerre, les traces des combats, les monuments dédiés aux morts et tous les endroits où la vie reprend le dessus. Même si les images de la guerre restent ancrées dans la mémoire nationale et ressurgissent aujourd’hui, les foules se mouvant dans la ville sont le symbole d’un espoir en réponse aux tragiques événements. Et le peuple est à la fois gardien de la mémoire de la guerre et témoin de sa propre renaissance.
Voices in Kyiv a été exposé au Taras Shevchenko National Museum à Kyiv en 2018 (installation multimédia).
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Ma ville natale ne m'a jamais menti.
Elle m'a toujours rendu la pareille avec gentillesse, elle a répondu à mon chagrin avec sympathie, à ma fatigue - en promettant de la gaieté.
Je me suis habitué à mon dialogue silencieux avec Kiev, je ressens son humeur, les battements de son cœur. Et lorsqu'on me demande de montrer Kiev à quelqu'un qui ne connaît pas la ville, j'emmène les nouveaux venus dans les rues qui ont une signification particulière dans ma vie quotidienne. Elles sont nombreuses, ces rues, mais il est possible de les faire découvrir en un ou deux jours. Cependant, il ne faut pas aller vite dans ces rues.
D'une manière générale, il ne faut pas marcher vite dans la ville - elle n'aime pas ça.
L'homme qui marche vite ne voit rien d'autre que la route.
Nous avons marché lentement dans la ville avec Catherine Gfeller.
Nous avons marché et parlé.
Elle m'écoutait, mais regardait la ville, car c'était Kiev qui lui parlait, pas moi.
En réalité, c'était bien Kiev qui lui parlait, mais par le biais de ma voix et de ma perception.
Pourtant, elle a vu un autre Kiev, le sien. Et son Kiev, entendu, vu, reproduit dans les photographies et les textes, me raconte de nouvelles histoires sur moi-même, me fait sourire et réfléchir. Chaque personne a sa propre vision des choses : prudente ou désinvolte, perspicace ou superficielle. Catherine Gfeller a une vision multidimensionnelle, elle raconte la ville qu'elle a vue et entendue comme quelque chose de plus grand qu'une simple ville, comme un monde spécial dans lequel on ne peut entrer que par la porte d'entrée, dont la clé se trouve dans la main de Catherine.
Andreï Kurkov
Kiyv, 2017
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Podil with Iryna
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Woman park
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Fake collision, 60x160 cm
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Maidan with her, 60x160cm
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Comings and goings
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Metro landscape
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City Leisure
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Back to daily life
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A place to hide
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New thoughts
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Ahead of us
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Free orientation
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Together
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Fathers and Sons
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End of the day with them
Lors des manifestations citoyennes de 2014 sur la place Maïdan à Kiev, poètes et artistes ont pris la parole sur la place publique pour défendre leur identité ukrainienne. J’ai donc construit mon projet à Kiev en collaboration avec écrivaines et écrivains et ukrainiens en arpentant la ville sous leur conduite et suivant l’inspiration de leurs écrits. Ensemble, nous avons marché à travers les rues de Kiev, explorant les cicatrices de la guerre, les traces des combats, les monuments dédiés aux morts et tous les endroits où la vie reprend le dessus. Même si les images de la guerre restent ancrées dans la mémoire nationale et ressurgissent aujourd’hui, les foules se mouvant dans la ville sont le symbole d’un espoir en réponse aux tragiques événements. Et le peuple est à la fois gardien de la mémoire de la guerre et témoin de sa propre renaissance.
Voices in Kyiv a été exposé au Taras Shevchenko National Museum à Kyiv en 2018 (installation multimédia).
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Ma ville natale ne m'a jamais menti.
Elle m'a toujours rendu la pareille avec gentillesse, elle a répondu à mon chagrin avec sympathie, à ma fatigue - en promettant de la gaieté.
Je me suis habitué à mon dialogue silencieux avec Kiev, je ressens son humeur, les battements de son cœur. Et lorsqu'on me demande de montrer Kiev à quelqu'un qui ne connaît pas la ville, j'emmène les nouveaux venus dans les rues qui ont une signification particulière dans ma vie quotidienne. Elles sont nombreuses, ces rues, mais il est possible de les faire découvrir en un ou deux jours. Cependant, il ne faut pas aller vite dans ces rues.
D'une manière générale, il ne faut pas marcher vite dans la ville - elle n'aime pas ça.
L'homme qui marche vite ne voit rien d'autre que la route.
Nous avons marché lentement dans la ville avec Catherine Gfeller.
Nous avons marché et parlé.
Elle m'écoutait, mais regardait la ville, car c'était Kiev qui lui parlait, pas moi.
En réalité, c'était bien Kiev qui lui parlait, mais par le biais de ma voix et de ma perception.
Pourtant, elle a vu un autre Kiev, le sien. Et son Kiev, entendu, vu, reproduit dans les photographies et les textes, me raconte de nouvelles histoires sur moi-même, me fait sourire et réfléchir. Chaque personne a sa propre vision des choses : prudente ou désinvolte, perspicace ou superficielle. Catherine Gfeller a une vision multidimensionnelle, elle raconte la ville qu'elle a vue et entendue comme quelque chose de plus grand qu'une simple ville, comme un monde spécial dans lequel on ne peut entrer que par la porte d'entrée, dont la clé se trouve dans la main de Catherine.
Andreï Kurkov
Kiyv, 2017